vendredi 27 janvier 2012

10 conseils pour une bonne éthiques en RDR

10 conseils pour une bonne éthiques en RDR

1. La réduction des risques n’a pas pour objectif d’encourager ou de condamner l’usage de drogues ; son but est seulement de donner les moyens (informations, matériel stérile, accès aux droits sociaux…) aux personnes consommatrices de substances psychoactives de protéger leur capital santé.
2. Une information claire et objective sur les risques liés à l’usage de drogue n’incite pas à consommer des psychotropes. De même que la mise à disposition des outils pour consommer des drogues à moindres risques ne favorise pas l’usage de drogues.
3. La réduction des risques ne s’oppose pas forcément à la prévention, elle s’adresse à ceux et celles qui ont dépassé l’interdit de la consommation pour que leur usage de drogues soit le moins nocif possible à long terme, pour eux et leur entourage. La prévention, le soin des addictions et la réduction des risques participent ensemble à la promotion de la santé de la population en général et des usagers de drogues en particulier.
4. Réduire les risques, c’est admettre que les usager-e-s de drogues sont des personnes responsables, capables d’exercer leur libre arbitre pour faire des choix pour leur santé ; dix années de RDR ont mis en évidence la capacité des consommateurs/trices de substances à s’organiser pour préserver leur santé : création de groupes d’usagers, distribution de matériel stérile, informations sur les risques, changements de comportements, diffusion de pratiques de consommation à moindre risque…
5. La réduction des risques œuvre dans le sens d’une reconnaissance des usagers de drogue comme des citoyens à part entière. Même si un usager de drogue est en infraction avec le code pénal du fait de la loi de 70, il/elle a le droit à la participation sociale, à la santé, à l’éducation, au travail, au respect.
6. La démarche de réduction des risques part des demandes et besoins des usagers en matière d’infos, d’outils et d’accompagnement sanitaire et social, pour leur permettre de s’approprier des outils et infos qui visent à limiter les risques liés à l’usage de drogues.
7. Elle privilégie une approche de proximité des usagers de drogue, en intervenant préférentiellement sur les lieux de vie des usagers : par exemple dans les espaces festifs.
8. La démarche de réduction des risques reconnaît l’usager comme un expert pour lui-même et sa santé, ayant des connaissances et un savoir-faire relatif à l’usage de drogues.
9. La réduction des risques, c’est accepter que ce qui est bon pour soi ne l’est pas forcément pour l’autre, et vice-versa : chaque parcours est unique, ce qui nous pousse à consommer telle substance plutôt que telle autre ou à recourir à telle pratique plutôt qu’une autre est motivé par des raisons complexes qui varient d’une personne à l’autre. Si certains types de consommation peuvent entraîner des conséquences sanitaires plus lourdes, aucun choix n’est plus condamnable qu’un autre. L’injecteur d’héro n’a pas forcément des tendances suicidaires, le gobeur de taz n’est pas forcément si bien que ça dans sa tête…
10. Parfois le pire des risques, c’est le regard de l’autre, c’est se sentir rejeté-e par son entourage, condamné-e par la société parce que ses choix de vie sont considérés comme déviants par la norme. Réduire les risques, c’est essayer de suspendre son jugement sur l’autre, le considérer comme son égal-e, quelque soit sa consommation, ses pratiques, son milieu culturel, son sexe, son genre, son orientation sexuelle, son apparence, ses origines, sa religion ou ses croyances… C’est aussi travailler sur nos propres préjugés, nos représentations sur ce qui est « bien » ou « mal »… Et c’est parfois l’objectif de la RDR le plus difficile à atteindre !

mardi 10 janvier 2012

DROGUES – Dangers accrus liés à la grande variabilité de la composition de l’héroïne et de la cocaïne


Le 3 janvier 2012 par Le Thianty - Service Prévention
Note d’information de la Direction Générale de la Santé – 26 décembre 2011

Des saisies récentes de drogues illicites … font à nouveau état de présence de poudres d’héroïne fortement dosées ainsi que de la présence de produits de coupe toxiques, associés à des poudres de cocaïne. Dans les produits saisis, dont les conditionnements semblaient les destiner à la consommation directe, les analyses ont permis d’identifier une héroïne à 81%. Un tel taux de pureté implique un important risque de dépression respiratoire mortelle.

Par ailleurs, parmi les produits de coupe identifiés, il est à noter :

- La présence de sildénafil (principe actif du Viagra notamment) dans des poudres d’héroïne. Le sildénafil peut occasionner des troubles cardio-vasculaires sévères, voire mortels.

- De fortes concentrations de phénacétine, au dessus de 75%, dans des poudres de cocaïne. La phénacétine présente une toxicité rénale en cas d’usage répété. Elle provoque également des atteintes hématologiques.

Les écarts de dosage en héroïne pure entre les poudres en circulation peuvent ainsi grandement varier sans qu’aucune caractéristique physique, comme par exemple la couleur, ne puisse permettre d’identifier la composition de la poudre.

http://www.prevaction.org/wp-content/uploads/2012/01/lettrehrone-cocanedgs_26dec2011.pdf