dimanche 23 mai 2010

Crack et hépatite C Partager

Journée contre les hépatites :

le crack, l'autre risque de transmission


par Agence France Presse | le 18/05/10 à 22h06

Les drogues injectables jouent un rôle majeur dans la transmission de l'hépatite C, mais on connaît beaucoup moins les risques liés au crack, à cause de l'utilisation de pipes en verre facilement cassables ou encore de cutters pour débiter le produit.

La consommation de drogue est aujourd'hui le principal mode de contamination de l'hépatite C en France (70% des nouveaux cas annuels) du fait du partage du matériel entre consommateurs, souligne la fédération SOS hépatites (www.soshepatites.org) à l'occasion de la 3e journée mondiale de lutte contre les hépatites, mercredi.

A la différence du virus du sida, le virus de l'hépatite C (VHC) peut résister plusieurs jours à l'air libre.

Jusqu'à présent, la politique de réduction des risques est restée centrée autour du matériel d'injection (libéralisation de la vente de seringues en pharmacie, programmes d'échange de seringues), mais d'autres modes de transmission sont rapportés, comme le snif et, plus récemment, l'usage de crack fumé.

Des études internationales montrent que 50 à 75% des consommateurs de crack -dérivé peu coûteux et très toxique de la cocaïne- sont porteurs du VHC.

En France, le nombre d'usagers de crack est estimé entre 6.000 et 10.000 personnes, avec un regroupement important dans le Nord-Est parisien. Le partage de la pipe à crack est fréquent.

Les intervenants de terrain ont repéré de nombreuses pratiques à risque de transmission des maladies chez les fumeurs de crack, décrites cette semaine dans le BEH-web (bulletin épidémiologique en ligne).

Les pipes à crack en verre (doseurs à pastis), facilement cassables et conduisant bien la chaleur, provoquent des brûlures, des plaies, des lésions ulcérées et des coupures sur les lèvres et dans la bouche, sources de saignements favorisant la transmission.

L'utilisation du cutter pour débiter la galette de crack en cailloux (doses), un outil lui aussi partagé, est souvent associée à des coupures aux doigts, autre porte d'entrée pour les virus.

La fabrication du filtre à partir de cuivre récupéré (fils de téléphone, d'appareils électroniques) occasionne également des coupures et des abcès sur les doigts.

Face à ces risques, l'Institut de veille sanitaire (InVS) et un collectif associatif inter-CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues) ont mis en place un programme de "recherche-action".

L'objectif est de mieux connaître le profil et l'état de santé des fumeurs de crack, mais aussi d'évaluer un nouvel outil de prévention.

Il s'agit d'un kit qui comprend un tube pyrex, plus solide et moins conducteur de chaleur que le verre, deux embouts, deux paquets de grilles qui servent de filtres, une baguette en bois, deux sachets de crème hydratante, trois tampons alcoolisés et un dépliant de prévention.

Le "kit-crack" est distribué à titre expérimental par les intervenants de terrain depuis le 1er avril, dans le Nord-Est parisien et la partie limitrophe de la Seine-Saint-Denis.

Le projet a été "assez compliqué" à monter, a confié à l'AFP Catherine Pequart, directrice de l'Association Charonne, estimant que "la problématique du crack est un peu sous-évaluée". "Se mobiliser pour un nombre d'usagers qui a été considéré comme limité, ce n'était pas forcément vécu comme très intéressant", a-t-elle dit.

237.000 personnes sont atteintes d'hépatite C chronique en France. On enregistre entre 2.700 et 4.400 nouvelles contaminations et 2.600 décès par an, selon SOS hépatites.

Par Véronique MARTINACHE
PARIS (AFP) - © 2010 AFP

Fumer du crack de façon plus sécuritaire



http://www.infohepatitec.ca/fumer_crack_facon_securitaire_f.html

Fumer du crack peut causer des plaies, des brûlures ou des coupures sur vos lèvres, surtout si vous utilisez des pipes improvisées, telles que celles fabriquées à partir de canettes ou de bouteilles à ginseng.
Si vous avez ce genre de blessure, vous risquez de contracter l’hépatite C, si vous partagez la pipe de quelqu’un d’autre, même s’il n’y a pas de sang visible sur celle-ci. Partager veut dire emprunter, prêter, passer, acheter, réutiliser, recevoir ou prendre du matériel, quel qu’il soit, qui a déjà servi à quelqu’un d’autre.
Utilisez toujours votre propre pipe ou au minimum votre propre embout, et ne partagez jamais votre matériel, même pas avec votre partenaire sexuel habituel.

Il existe des programmes qui distribuent des trousses de matériel visant une consommation plus sécuritaire du crack. On trouve dans ces dernières le matériel nécessaire pour fabriquer une pipe à crack sûre.
Malheureusement, ce genre de programme n’existe pas partout. Renseignez-vous auprès de votre programme d’échange de seringues ou de votre centre de santé communautaire pour obtenir plus d’information sur les moyens de fumer du crack de façon plus sécuritaire.

Sur Aix en Provence l'équipe de l'ELF distribue matériel et informations(adresse en bas de l'article)

Notre objectif ne consiste ni à encourager ni à cautionner la consommation ou la possession de drogues illicites. Nous visons à aider les gens à faire des choix plus sûrs en matière de consommation de drogue, dans le but de réduire la propagation de l’hépatite C et du VIH.

Les pipes en pyrex et les tiges en verre

Les pipes épaisses en pyrex sont plus sûres que celles fabriquées d’autres matières parce qu’elles se chauffent moins que le métal et ne libèrent pas de vapeurs toxiques comme le plastique. Les bouteilles en verre minces se brisent facilement, surtout sous l’effet de la chaleur.

Les grilles de métal

Les grilles en cuivre sont le meilleur choix pour fumer du crack. Contrairement aux tampons Brillo ou de laine d’acier, elles ne se dégradent pas lorsqu’elles sont chauffées. Lorsque, sous l’effet de la chaleur, des particules se détachent des tampons de laine d’acier, elles se collent souvent aux lèvres, causant brûlures et risquant d’endommager les poumons. Peu importe le genre de filtre que vous utilisez, changez-le fréquemment pour empêcher qu’il glisse hors de la pipe et qu’il soit aspiré dans votre gorge, entraînant un risque d’étouffement.

L’embout

Pour prévenir les brûlures, isolez le bout de la pipe qui va dans votre bouche à l’aide d’un embout. Les baumes pour les lèvres aident à protéger et à guérir les lèvres gercées ou fendillées.

Préparez-vous à l’avance

Le crack stimule la libido de certaines personnes et augmente la passivité sexuelle de plusieurs autres, alors apportez toujours des préservatifs et du gel lubrifiant avec vous. Vous éviterez ainsi une grossesse non voulue et toute une gamme d’infections transmissibles sexuellement, notamment le VIH.

Vous devez aussi penser à ce qui se passera lorsque votre trip sera terminé. Aurez-vous faim? Aurez-vous besoin d’un endroit où dormir? Essayez d’avoir de la nourriture et un lieu sûr où vous pourrez vous reposer. Si c’est possible, faites un budget qui vous permettra de payer votre loyer et vos comptes avant d’acheter vos drogues. Certaines personnes essaient de fixer une limite à la quantité de drogue qu’elles prévoient consommer. Cela leur permet de mieux tolérer la « descente », c’est-à-dire le moment où les effets de la drogue commencent à s’estomper. Parlez au personnel d’un centre d’échange de seringues pour en savoir plus.
http://www.ego.asso.fr/
http://www.infohepatitec.ca/staying_safe_f.html


- L’ELF Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues (Camion jaune)
Avenue des Belges (proche gare routière) Aix en Provence
Equipe mobile : 06.63.48.43.28
Le lundi de 14H à 18H et le jeudi de 15H à 19H.
Accueil gratuit, anonyme et confidentiel
Information et diffusion de messages d’éducation à la santé, de réduction des risques et de prévention SIDA, hépatites, et IST.
Mise à disposition de brochures, de matériel de réduction des risques :préservatifs, stéribox®, kits sniff, kit crack… Récupération du matériel d’injection usagé.
Information, orientation et accompagnement pour l’accès aux droits sociaux et aux soins
-Tremplin de doc:
Bus : 1-2-4-13-20-21-23 arrêt Gambetta
60 , bd du Roi René, 13100 Aix en Provence
Sur RDV : 06 82 67 44 81
Centre de documentation et d’informations sur les conduites à risques ( drogues, sexualité, VIH, IST…).Si vous avez des questions, une recherche à réaliser, un projet de prévention….